Expositions de sous-vêtements en 2008
C'est en 2008, à l'occasion de l'exposition " Le Petit Echo de la Mode, 100 ans de presse familiale " présentée au Petit Echo de la Mode à Châtelaudren puis à la Bibliothèque Forney dans l'Hôtel de Sens à Paris, que nous avons sollicité une amie pour qu'elle nous confie les sous-vêtements qu'elle portait dans les années 60
Le panty-gaine de Roselyne
Notre amie avait notamment conservé plusieurs sous-vêtements de cette époque, où, âgée d'une vingtaine d'années, elle travaillait à Paris dans la Maison de Haute-Couture SYLVIA MICHEL.
Voici une gaine-panty ou un panty-gaine.
Panty de marque VITOS
Le panty que nous vous présentons est non gainant. Il est de la fabrication française de marque VITOS (marque déposée en 1925 par la famille VITOUX installée à Troyes et spécialisée dans la maille et la bonneterie et créateur d'une usine de production de bas et de chaussettes fantaisie).
De la taille 1, c'est-à-dire un 38-40, la hauteur des jambes de ce panty est ici de 40cm, hauteur variable suivant les modèles et les marques.
Ce panty a la forme d'un pantalon court à deux jambes avec une couture à l'entrejambe.
Le bas des deux jambes est bordé d'une dentelle mécanique en nylon à décor floral et terminé par deux rangs étagés de volants en nylon plissé et non ourlé.
Matières élastiques
L'ensemble est en tissu élastique blanc (fils synthétiques de type "crylos" ou "droplyn") avec un décor d'alvéoles remplies de tulle facilitant ainsi l'aération de la peau et l'élasticité de cette lingerie.
La ceinture est étroite et élastique.
Publicité des marques
Les campagnes de publicité en France vantaient leur confort, avec ou sans leur effet gainant, leur souplesse et leur coté sexy.
Les marques françaises les plus connues des fabricants étaient: VITOS (panty-gaines en Droplyn en 1963), SCANDALE (panty puis la gaine Scandale dès 1966) , AUDACE, SIMONE PERELE (panty en lycra), LOU (gaine panty PANTYLOU), FASTI (panty avec un fixe-jarretelles complètement caché), TRIUMPH, ROSY (24-24), LADY (Santa-Fé) mais aussi des firmes américaines comme PLAYTEX.
Panty, panty-gaine ou gaine-panty
Ce sous-vêtement était soit moulant (comme celui présenté), soit gainant (panty-gaine ou gaine-panty), avec parfois un empiècement à l'entrejambe.
La paire de jambes était en matière élastique et aérée, comme le nylon, le lycra, le tulle avec souvent un apport de dentelles, de broderies ou de festons au bas des jambes.
Témoignage de Réjane
Réjane se rappelle qu'à l'âge de 18 ans, elle avait acheté, en 1967-1968 au rayon lingerie du Prisunic de Versailles, un panty au prix d'environ 40 francs, somme non négligeable par rapport au salaire d'une employée au SMIG (445 francs environ).
A cette époque, les jupes avaient considérablement raccourcies. La mode des mini-jupes, créée en 1962 en Angleterre par Marie QUANT, ne sera développée en France qu'à partir de mars 1965 par André COURREGES .
Le panty devait être légèrement plus court que la jupe, mais la bordure en dentelles pouvait parfois s'entrevoir en marchant. Mais pas question de dévoiler son intimité, ni de faciliter le flirt des garçons.
Pour preuve et pour le bas du corps, Réjane procédait ainsi pour m'habiller et aller travailler: "une culotte, un porte-jarretelle ou une gaine avec jarretelles, des bas, un panty et une jupe (ou jupe-culotte).
Chaque élément ayant son utilité, la culotte pour l'hygiène, la gaine pour amincir le ventre, les bas pour se garantir du froid et le panty pour cacher la petite zone nue entre la paire de bas et la culotte".